FIP aka "Flops In Paris"...
Bonjour,
Avec la même foi qu'un moine tibétain ignifugé qui rêve de voir un jour son pays libéré retrouver sa pleine autonomie, je quadrille, toujours sans faiblir, le sud parisien (principalement les XIV et XVème arrondissements), en vue :
- de doubler tout le monde pour faire émerger le Redzepi de demain.
- d'atteindre 117 adresses pour publier avec Mix, "Bad cook, bad food, le guide des cuistots Rive gauche qui n'ont que de la gueule", une sorte d'antimatière aux "Tronches de Vin".
- de garnir un peu plus ce carnet bordélique de mauvaises expériences vécues et contées, quand d'autres étouffent systématiquement ces "rendez-vous manqués", abusant (volontairement ou pas) leur lectorat d'une honnêteté discutable pseudo-transparence...
- d'avoir la prétention d'éviter que d'autres ne se fassent couillonner vivent cet éventuel désagrément...
- de ne pas "prouver" que Tripadvisor est souvent aussi pertinent que l'enseignement de l'astrologie à l'université...
C'est du côté de Pernety, qu'un soir de pluie et de brouillard quelques taxis passent sans me voir j'ai tenté ma chance au restaurant Le Laurier.
L'inusable La trop longue mode des burgers n'a de cesse "d'inspirer" toutes les tables. Malheur à celle qui ne propose pas le sien !! Nous sommes pour le coup, les cobayes témoins de versions "revisitées" surfant parfois avec le grand n'importe quoi.
Celui de ma table du soir, sobrement intitulé "Hamburger Laurier", proposait pour 18 €, un généreux sandwich avec l'inévitable "french touch" : le foie gras !!
L'ensemble est loin d'être convaincant. Pain neutre, garnitures sans âme, frites myopathes, foie gras maltraité, en plus d'être insipide !!
Je ne m'appesantis pas sur l'assortiment de crèmes brûlées, en dessert, aux saveurs aussi évidentes que les standards aromatiques de synthèse, en vigueur dans l'industrie agroalimentaire, ni sur le service, sympathique jusqu'à la prise de commande, inexistant après !!
Le Laurier
2 rue Pernety
75014 Paris
Partons vers le Levant, du moins pour une de ses cuisines. Une adresse dénichée "grâce" à La Fourchette, le meilleur ami des pauvres budgets serrés, avec son cortège des désillusions assurées.
C'est sur les abords de la place Denfert-Rochereau que Baladna sévit. Je pense que Chrisos pourrait y déclencher un énième conflit gastronomique, moins meurtrier que ceux qui ont "façonné" le Liban d'aujourd'hui. Mes rares incartades dans cette cuisine, m'ont laissé des souvenirs plus aimables en termes de saveurs et de complexité.
Des "kelleges" assez quelconques, quand le "kebbe au four" enfonçait le clou de la médiocrité. Même le Château Kefraya ne relevait pas le niveau souterrain de l'ensemble.
Baladna
26 place Denfert-Rochereau
75014 Paris
Pas d'images pour cet anonyme "pigeonnier" de la rue de la Gaité. Le Tassei joue les japonais alors que le personnel n'a sûrement jamais mis les pieds et les phalanges sur une des 6852 îles officielles recensées par l'archipel.
47 menus Un choix de menus aussi lisibles que les combinaisons de l'Euro Millions, des sushis et makis fabriqués au kilomètre, une soupe plus proche du bouillon Knorr que de la miso attendue, accueil et sourires aussi chaleureux qu'un formulaire Cerfa. Passez votre chemin, achetez-vous n'importe quel "kebab-valeur-refuge" plutôt que de mettre des pièces dans cette fade cantine !!
Tassei Restaurant
4 rue de la Gaité
75014 Paris
Direction boulevard Raspail, Le Petit Broc' avec son ardoise aussi aguicheuse que le coup de la bague en or.
A l'intérieur, des espagnols qui n'ont pas trouvé le Stade de France, plus quelques têtes blanches qui trinquent à la roteuse au comptoir.
Le "sauté d'agneau aux épices, taboulé à l'oriental" arrive 02 minutes après la prise de commande, alors que je n'ai bu que 2 gorgées de mon kir. L'agneau est peu tendre, le jus dilué, quand le taboulé est une semoule de merde en sachet passée au micro-ondes.
Pommes tapées de Turquant au triple sec, cake au caramel au beurre salé
Objectivement, la pomme est pas mal, le sirop qui l'englobe pourrait tuer instantanément 11 ruches et enrichir aussi rapidement 7 chirurgiens-dentistes !!
Quant aux 2 tranches de cake, elles doivent provenir directement de chez Leclerc Lidl, version "tout premier prix" tellement c'est indigne !!
Le Petit Broc'
206 Bd Raspail
75014 Paris
PS : Mix m'apprenant, dans l'intervalle, que le chef (Frédéric Merrili, si c'est encore lui derrière les fourneaux), aurait été étoilé à Lyon !! Comme dans Pifou, j'en tombe à la renverse !!
Pour finir, un petit tour dans les Caraïbes, à La Créole. La moins indigne des tables citées dans ce billet, mais pas de quoi s'y ruer non plus !!
Un vrai bon sourire de serveuse (la locale, quand les créoles sont en grève de zygomatiques) qui me sert mon ti-punch, puis mon "féroce d'avocat" 1 minute après (je suis sûr qu'elle a fait un pari avec le serveur du Petit Broc', le battant pour le coup à plate couture !!). Un féroce aussi relevé qu'un guacamole de coiffeur-visagiste chez Super U (je ne l'ai jamais goûté, mais ayant cité Lidl, je me dois de respecter une représentativité des enseignes !!).
Cabri Massalé
Le mélange d'épices (le massalé) est assez transparent inexistant. Pour autant le plat n'usurpe pas une de ses racines : salé, voire très très salé !! Musique de daube pour fans de Francky Vincent et consorts, déco très "Disney-toc". Dîner en 28' montre en main !!
La Créole
122, Bd du Montparnasse
75014 Paris
Je pense que la capitale dégoulinera toujours de dispensables adresses mauvais plans !! Après, certains vivent peut-être sur des références (passées) prestigieuses, un bon papier (souvent vieux de 4-5 ans), une plaque rouillée du "Guide du RoutChampéPudlo 2003", abusant parfois de ce que je nomme le "syndrome de la Mère Poulard" !!
Comment choisir son resto ? Quid de la bonne source ? Qui croire dans ce magma de communications ? Quelle solution pour "séparer le bon grain de l'ivraie" ?
- les limites des guides dits "has been", avec leurs coquilles lots d'anachronismes et de moyens financiers indépendants toujours plus limités ?!
- les blogs dits "indépendants et prescripteurs", gisement inépuisable (et souvent pas cher) pour les agences de com', avec l'émergence de "billets sponsorisés, écrits en toute liberté" (un concept qui peut prêter à sourire sur sa réelle objectivité) ?!
- la mise en place d'un mécénat qatari (c'est vrai quoi !! Y a pas que l'immobilier, le luxe, la presse et le sport dans la vie), prêt à accepter que les "inspecteurs" puissent recommander librement un resto préparant un "porc ibérique hallal nourri aux glands marinés dans un whisky israélien" ?!
En attendant une source totalement désintéressée et réellement objective, la seule solution consiste à avoir du temps, pas mal de pognon, un organisme solide et stable, de bons potes gourmands, pour pouvoir profiter pleinement d'un hobby largement moins difficile qu'un Ironman ou qu'une Diagonale des Fous...