L'Embarcadère...
"Je saute par-dessus la Suisse" (que je vous réserve pour les longues soirées de l'hiver à venir), pour vous conter le tout début des mes vacances (et la fin momentanée de ce "cahier de vacances" fleuve).
Des "pré-vacances" plus exactement, du côté de Nantua, dans l'Ain.
Ah, Nantua !! Son lac, sa sauce, et ses "étonnantes boutiques aux façades années 50" (je viens de finir la lecture du manga, que l'on dit culte, "Quartier lointain", dont l'adaptation cinématographique a pris pour cadre Nantua).
Quelques randos de mise en jambes, quelques bulles de Cerdon et de Bugey (cet hiver aussi pour les CR, si j'ai le courage), nous voilà déjà sur le départ pour Interlaken... La veille, nous tentons "la table de la ville".
Une grande rotonde, lumineuse, qui m'a fait penser à l'établissement de Richard Coutanceau à la Rochelle. Des travaux sont en cours. L'hôtel est en expansion.
"Accueil vieille France", comme pourrait l'abhorrer le dandy-mangeur-masqué.
Clientèle majoritairement détentrice d'une convention obsèques, au milieu de laquelle surnage quelques suisses-allemands en "chaussettes-sandales" et un gars en gougounes (votre humble scribouilleur). C'est le début des vacances, on y va mollo sur le budget, menu à 22,60 €.
Mousse d'avocat - poivron - crevette
Une mise en bouche très "beurre & crème fraîche", bien citronnée, à la crevette juste saisie. Un bon guacamole qui, malgré la crème dominante, sait rester frais.
Crème d'asperges blanches, émulsion de saumon fumé
Une entrée froide très bonne, bien crémeuse, aux délicieuses pousses d'asperges. La crème de saumon est "goûtue". Ensemble pas très sophistiqué, mais là encore, un plat "lacté" qui respire la fraîcheur...
Omble chevalier de La Voûte au jus d'écrevisse
La peau brille des "mille feux de la matière grasse à peine épongée", pour des filets aux limites acceptables de la cuisson (selon mon échelle, aux dimensions d'un escabeau pour hamster).
Les légumes sont top de fraîcheur, de cuisson et de goût. Le jus d'écrevisse est un "génocide dexterien" !!
La Miss a attendu patiemment (les 30 minutes de rigueur) son unique plat, pioché dans la carte :
Quenelle de brochet, sauce Nantua (17,60 €)
Très bonne selon la bénéficiaire. La sauce endémique est en effet délicieuse.
Clafoutis aux abricots, glace amande
Excellent clafoutis aux accents "bretons louchant sur le kouign amman" (un beurre aussi généreux que les crèmes précédentes).
Là encore, la performance vient du côté "sans gras perceptible" de l'ensemble. Abricots frais, mousse exotique bonne, glace amaretto très... amaretto (j'aime pas l'amaretto !!).
Au global, la cuisine de Jean-Charles Guyot fleure bon "le piano à l'ancienne" par ses côtés beurre & crèmes. La prouesse résidant dans le caractère digeste et relativement aérien de la majorité des plats, tout en préservant les goûts et les textures.
Une fausse note de cuisson sur le poisson, des justesses pour le reste. Une carte des vins relativement sage (qui propose tout de même quelques cuvées de Jean-François Ganevat).
L'Etoile 07 - Domaine de Montbourgeau
Un chardo (avec un tout petit peu de savagnin) qui fleure le curry, le silex et la pierre humide. Une attaque fraîche, fruitée. C'est sec, net, très très tradi. **(*)
Un service très inégal où se croisent "le rigolo de service sympa & pro", deux "apprenties blondes hiltoniennes", qui soufflent à chaque passage et s'engueulent assez peu discrètement au milieu de la salle.
Des erreurs sur la note finale, qui se terminent par un appréciable "apéritifs offerts".
Une table à la cuisine plaisante, aux accents rétros, équipé d'un panorama aquatique qui "claque".
Hôtel-Restaurant L'Embarcadère
Avenue du Lac
01130 Nantua
tél : 04 74 75 22 88