Le Princé du remblai...
Pendant que notre facteur ligérien aux hauts talons distribue son délicieux calendrier de l'avin, nous continuons notre quête en maintenant une veille technologique informative sur les vins d'ici et d'ailleurs...
Internet et le vin permettent des rencontres proches de l'improbable. Celle-ci a eu lieu en terre chinonaise, chez le chantre du poivron, de la tarte aux pois chiches et du guéridon malawite (position kamasutresque pointue, importée de Picardie, très en vogue dans le canton, selon la rumeur locale que je n'ai évidemment pas vérifiée).
La veille de ma seule édition (glaciale) de La Dive, le généreux Chinbourg et sa moitié nous conviaient autour d'une belle table garnie d'alcooliques d'amateurs notoires.
C'est ce soir-là que j'ai (enfin) fait la connaissance de JC et de sa moitié. Lecteur fidèle de leur blog qui mêle les livres et l'ivresse, j'imaginais le responsable de la partie liquide en sportif aguerri, une sorte de Roger Federer à l'échelle humaine, un hédoniste accompli doublé d'une hygiène de vie exemplaire.
Ce soir-là, j'ai découvert un sportif sur le déclin. Un champion du monde (de sa rue) blessé, rongé par les affres de la déprime d'une inéluctable descente au classement ATP des Deux-Sèvres.
Un homme à genoux, qui ne parle plus qu'en taille américaine pour ne pas sombrer dans une overdose de Xanax, un rasage très négligé (alors que Roger lui, toujours impeccable !!), une coupe de cheveux à la Hollande (pas le pays, François), un teint blafard à faire passer les héros de Twilight pour des camerounais.
On l'aurait vu rôder autour du Louvre, pendant le Grand Tasting, dealant du soufre sous le manteau.
D'autres racontent l'avoir vu errer au "Salon du livre des enfants d'auteurs sans talent" en quête d'une dédicace de Justine Levy et de Mazarine Pingeot.
Le vin est devenu son refuge, une seconde carrière après avoir remporté 8 fois le grand chelem de Charentes-Poitou (qui je le rappelle est composé de l'Open Jean-Pierre Raffarin, du tournoi indoor Marie-Ségolène Royal, s'achevant avec les Masters Charles Martel, remportés cette année par William Fèvre).
Malgré une barbe fatiguée, un physique qui le lâche, JC se bat.
Le vin, son nouveau combat. Il se bat pour promouvoir des livres pas électroniques, des vins pas plus technologiques.
Pour l'orthographe par contre, il a juste la sale manie de mettre des ki, koi et autres kouilles orthographiques discutables dont raffolent les fans de SMS.
Aussi, connaissant mon aversion naturelle pour le breton (l'autre sobriquet usuellement donné au cab'franc), ce dernier, dans un quart d'heure de sobriété, m'a gentiment offert via La Poste :
Anjou - Princé 07 - La Grange aux Belles
Voilà un des rares Anjou à trouver grâce à mes yeux, en rouge !!
J'avais découvert les vins de Marc Houtin aux REVEVIN de St-Jean de Monts, avec un Princé 05 d'anthologie !! Un cab'franc qui avait touché le sommet de mon barème de notation (moins de 5 cab' franc ont obtenu à ce jour le "degré suprême" de 4 *).
Notre Roger du comptoir m'offre l'occasion de sonder cette cuvée, sur le décrié discutable millésime 07.
Un nez de fourrure intense, qui s'assagit après quelques rotations. Le fruit passe devant, se retire pour laisser les épices crâner un peu sur le devant de la scène. Pas pour longtemps, car le menthol et des notes animales se disputent désormais les faveurs du nez. Un fin sous-bois clôt la ritournelle olfactive. C'est pas le tout, mais va falloir y goûter...
Une attaque demi-corps, qui propose au palais une matière fluide, relativement fruitée, nette. Les gorgées suivantes dévoilent des notes kirschées, un caractère aérien, un acidulé plaisant, des amers longs, une "carbernisation" lente qui végétalise l'ensemble à l'aération.
Le soir, le vin offre toujours des notes d'épices, un côté viandé, un cabernet enfin en place. Une buvabilité limitée, une extase compromise. C'est le surlendemain que le vin va enfin montrer ce qu'il a dans le calbut'.
48h00 après son décalotage, Le Princé 07 sort enfin de sa carapace. Toujours pas de poivron au nez, mais un jus qui développe enfin l'équilibre, l'amplitude, la droiture attendus. Le charme retrouvé d'un Princé capricieux...***
Un grand merci à toi JC, pour ce cab' franc d'abord tortueux, finalement plus authentique que la faune du remblai des Sables d'Olonnes !!
"L'ivresse des livres et des litres" est consultable sous l'adresse suivante :
PS : C'était le 300 ème article d'Escapades !!!
JCfromLivr-esse.com 25/02/2012 19:56
Docadn 25/02/2012 21:05
JCfromLivr-esse.com 08/12/2011 18:24
Docadn 09/12/2011 18:39
JCfromLivr-esse.com 08/12/2011 10:45
Docadn 08/12/2011 17:08
olif 04/12/2011 20:31
Docadn 04/12/2011 21:07
AlainT 04/12/2011 19:07
Docadn 04/12/2011 21:09