Tastevin à Saint-Nazaire, les rouges...
Bonjour,
Suite et fin du "télex de Saint-Nazaire"... les rouges de la mezzanine !! Tous les vins ont été recrachés, à l'exception des exceptionnels...
Domaine Joubert - Fleurie - vieilles vignes 11 : nez entêtant de "Nocibé rayon poudres et fards", ainsi que de fruits rouges. Attaque délitée sur les fruits, ensemble tendre, aux amers saillants. **
Domaine Clape – Cornas – Renaissance 10 : nez de fruits à noyaux (pruneaux), pour une matière fine, pleine, finement asséchante, forcément juvénile. Encore trop tôt. **(*)
Longue étape chez Emmanuel Reynaud. Interrogatoire de l'inspecteur Jull tentant de décrocher, chez ce dernier, une formule"visite des vignes+ dégustation+conseils pour son jardin" (je ne dis pas non, non plus pour les 2 premiers volets), assortie de quelques recommandations de service et de garde sur différentes cuvées.
Côtes-du-Rhône 01 – Château de Fonsalette : bouteille ouverte 48h00 plus tôt (E. Reynaud conseille même de l'ouvrir 3 jours avant). Une énorme barquette de fraises se rue sur les narines, s'enfonçant sans mal jusqu'au plus profond de deux cloisons, pourtant fortement sollicitées depuis quelques vins.
Un véritable "jus de fraises" déboule dans le palais. Suavité, délicatesse, fruité, élégance se déploient jusqu'au fond du palais, tapissant la glotte d'un voile velouté, très gourmand. Sacré trio gagnant de grenache-cinsault-syrah !! ***(*)/****
Auxey-Duresse 1er Cru "Les duresses" 09 – Diconne : Un bel acidulé, happé par une prégnance alcooleuse dévastatrice *(*)
Vosne Romanée – Les Damaudes 10 – Manuel Olivier : nez peu bavard, attaque sucrailleuse, très fruitée, pleine, au fin trait vert en finale. **
Chambolle Musigny 10 – Arlaud : nez "lourd", contrastant avec la matière délicate, joliment équilibrée, s'exprimant savamment en bouche. ***
Pommard - Clos des Epeneaux 10 – Comte Armand : nez très élégant, doublé d'une bouche mûre, juteuse, à l'acidité scintillante. ***(*)
Bordeaux 11 – château Roque de Jeanlice : nez peu sexy de bois brûlé, quand la bouche exprime une étonnante accessibilité, ouverte sur une relative gourmandise. Le tout, pour un prix limite indécent : 5,20 € **(*)
Château de Coulaine – chinon - Les Picasses 10 : nez riche de cab' franc, au "classique végétal olfactif", quand la bouche délivre un fin sucre, des épices affirmées, un bel équilibre, pour une finale savamment acidulée. **(*)/***
Coteau de Noiré - Chinon 10 – Alliet : forte réduction, presque animale, teintée d'une certaine rusticité, au fin végétal de rigueur. L'attaque est de soie, concentrée, juteuse, agréablement crayeuse, à la finesse indiscutable. ***/***(*)
St-Nicolas-de-Bourgueil 09 – Le Vau Jaumier - Gérald Vallée : Ensemble "sucrailleux", fruité, plein, agréablement épicé, à la finale un poil austère. **(*)/***
St-Chinian 09 – Clos de la Rivière : un boisé massif, un sucré désobligeant plombent l'ensemble, malgré de sympathiques épices. Bof ! *
Pic St-Loup – Château de Valflaunès - Espérance 11 : une réduction marquée, pour un ensemble à la fois agréablement mûr et moins agréablement astringent. Moyen. **
Mas de Libian - Côtes du Rhône 11 : Nous retrouvons Hélène Thibon, nous résumant de vive voix la catastrophe survenue en mars dernier. Toujours souriante, elle nous propose "la cuvée des jus sauvés" 2011 (j'avais eu la chance de goûter les différentes cuvées prévues à Renaissance).
L'espace laissé libre sur l'étiquette est une "page blanche" proposée par les vignerons aux dégustateurs. Libre à eux d'y apposer un nom ou autre chose... Je le ferai sûrement à l'ouverture de chacune de mes 2 bouteilles rapportées.
En attendant, le jus est mûr, frais, très très gourmand, dissimulant de manière merveilleusement bluffante les 15,5° affichés (près de 16,5 dans la réalité). ***/***(*)
Lalande de Pomerol – Château Tournefeuille 05 : 60% de merlot, 40 de cab' franc, pour un jus évolué, prêt à boire, plaisant. ***
Château Lamartine - Cuvée Particulière 09 – Cahors : un bon canon, cohérent, fruité, mûr, au plaisir primaire juste. **(*)
Albe – GD Vajra – Barolo 08 : immédiate finesse, teintée de puissance maîtrisée, finement alcooleuse. C'est mûr, élégant, dangereusement bon. ***/***(*)
Châteauneuf-du-Pape – Janasse 10 : "à boire en dernier" qui disait le petit papier devant la bouteille !! Un jus fin, équilibré, épicé, un poil serré et astringent en fin de gueule. ***
Ainsi s'achève ce rendez-vous, relativement exceptionnel par la présence de vignerons peu disponibles en temps normal (Emmanuel Reynaud, Raveneau, Anne-Claude Leflaive...), organisé à priori tous les 5 ans...
A dans 5 ans alors !!