Greniers St-Jean à Angers... Part II
Bonjour,
Après la litanie des blancs, voici venue celle des rouges, théoriquement deux fois plus courte au vu des échantillons couleur sang, deux fois moins nombreux que les blancs...
En effet, seulement 63 rouges croisés contre 117 blancs...
Une tendance assumée, se reflétant aussi dans ma cave, comme aspirant à y voir à terme, une vraie parité...
C'est le Mas de Mas de Libian qui ouvre le bal, avec des rouges moins avenants qu'à l'habitude, comparés au coup de coeur pour le 11, goûté à St-Nazaire. Seule Calade 11 propose le soyeux, la caresse et la mâche attendus. Une expérience intéressante avec le "brut de cuve" de Bout d'Zan 12, déjà très gourmand.
Une des déceptions du week-end, avec des rouges qui n'ont pas rattrapé le côté "trop nature" des blancs. Seul le Gevrey 11 sauvait tout juste les pieds des meubles, malgré la bonne humeur naturelle de Dominique Derain.
Seb' David a toujours le même problème avec les Greniers : la date de ses mises. Une fois de plus, de 5 à 10 jours de mise maxi, pour deviner le potentiel de ses vins ne leur rendent jamais grandement service.
Hurluberlu 12 signe toujours le "gourmand aérien", quand le dernier vin de Patrimoine SD, Dithyrambus, propose soyeux et bel acidulé, derrière une gangue prégnante de bois.
Retour chez les Mélaric, pour des Billes de Roche 10 épicées, quand Clos de la Cerisaie 10 oscille entre suavité et austérité.
Chez Tissot, le Trousseau 11 est un chouette "100% pur jus frais de glouglou aux épices et aux fruits"...
Chez Fosse-Sèche, c'est au tour d'Eolithe 09 (98% de cab' franc et 2% de cab' sauvignon) d'entrer en scène, pour nous délivrer un beau jus mûr, gourmand, au crayeux très marqué.
Grosse série chez Mas Del Périé, pour découvrir des vins aux antipodes du cliché des mastodontes trop souvent croisés. Ici, on fait rimer fraîcheur et finesse, mais aussi astringence et surmaturation sur certaines cuvées, à la digestibilité forcément limitée.
Chez Elisabetta Foradori, quand les blancs m'ont laissé de marbre, les rouges ont un racé et une élégance indéniables. Mais une "immédiateté" forcément limitée sur les 10, que le 09 un peu chaleureux rend plus aimable.
Un arrêt chez Gramenon, avec tous les 12 en dégustation. Peu d'émotions, jusqu'à la Mémé 12, au velouté diabolique.
Mais c'est encore un "sans-grade", un "anonyme", qui va (enfin) nous donner la gifle buccale. Nous avons vite oublié les viogniers 11 et 12, ainsi que le St-Jo 10 blanc de Jean-Pierre Monier, pour nous atteler à ses rouges.
Un St-Joseph 11 immédiatement gourmand, supplanté par un Châtelet 11 bien plus complexe, quand Terres Blanches 11 est déjà plein, ouvert, totalement "dispo". Jean-Pierre Monier est un peu comme un Facteur Cheval, dont l'oeuvre sera reprise, on l'espère, par son fils (à ses côtés lors de ces Greniers).
Tant que nous sommes au pays de la syrah, deux mots sur La Ferme des 7 Lunes, à la Syrah 11 juteuse, au St-Joseph 11 gourmand, plus complexe, quand la version "Chemin Faisant" 11 explose de fruits.
Le Domaine de la Fourmente nous avait épatés l'an dernier avec sa cuvée de vieilles vignes de grenache Garrigues 11. Regoûté cette année, le charme n'est plus. Même la cuvée Native 11 et Amour de Fruits 12 nous laissent sur notre faim.
A quelques mètres, c'est chez "l'homme au bonnet" que nous posons notre verre à pied. De jolies fulgurances sur les vins de Jean David, mais peu de "décollages". Mention spéciale pour Bonnet 11 (vieilles vignes), fin, net, droit, à la pureté (presque) justifiée du sans soufre.
Déception relative sur l'accueil et les vins du Domaine des Bruyères. Seule la cuvée "Entre Ciel & Terre 10" dépasse du panier, mais n'arrive pas à nous scotcher, comme la version 09 de l'an dernier.
Chez Mathieu Barret, c'est Gore 09 (Cornas) qui réveille par sa finesse, son élégance et sa douceur, nos papilles fatiguées.
Nous terminons ce marathon liquide par le Domaine de la Vieille Julienne, qui signe les plus jolis "toucher de bouche" rouges du week-end, malgré l'austérité relative des jeunes jus proposés.
Comme d'habitude, de légitimes regrets, des impasses souvent (in)volontaires, des pans entiers zappés (Languedoc, Roussillon, Provence, etc...), bordel !! C'est physique un week-end dégust' !!
Je n'imagine même pas 5 jours à ce rythme !! Juste la satisfaction, malgré le chiffre relativement important des vins dégustés (180), d'avoir échangé, parfois durablement, avec les parents passionnés des vins présentés...
Greniers St-Jean 2014 ?! Why not !!