Restaurant Youpi et Voilà à Paris
Bonjour,
Après Playtime, ma série "des restos adoubés par Le Fooding où il fallait tuer le client devant vous il y a 18 mois pour avoir une table" se poursuit...
Youpi et Voilà a ouvert ces portes en mars 2012, dans une rue peu rieuse du Xème, après de longues tergiversations de son patron-cuisinier Patrice Gelbart, selon Sophie-Ptitpois-Brissaud (croisée ce soir-là).
J'avais déjà aperçu "le tarnais" derrière le comptoir du Verre Volé (à qui j'avais octroyé le rôle d'aide-cuistot, alors qu'il était un des "6 Grands de Demain Gault et Millau 2009", shame on me !!).
J'y avais moyennement apprécié cette "cuisine ménagère d'assemblage"...
Mais Le Verre Volé est une vache sacrée qu'on ne peut salir indûment !!
Je pourrais raconter tout ce que je veux, j'aurais forcément tort J'ai forcément un palais en plomb et n'ai su apprécier à sa juste valeur cette "cuisine de Légo, simpliste et réchauffée directe et sans chichis" !!
Ici, Patrice Gelbart est chez lui, dans une vraie cuisine, la sienne !!
Voyons ce que cet adepte revendiqué de "slow food" (qui name-drop forcément chaque radis et salsifis par son prénom*, son rang dans le potager et sa date de cueillette), revendiquant une "cuisine philanthropique", va nous proposer en ce samedi soir d'avril, à travers une "balade dans la carte" (menu surprise à 43 €, tiré de la carte, concocté par le chef, en soulignant que les "menus transmis de bouche à oreille" commencent à me brouter sévère en passant) !!
Bonite de St-Jean de Luz juste marinée, betterave croquante façon mille feuilles, du soja et des fruits secs
Le verdict est forcément très contrasté !!
Les plats se succèdent comme des "actes théâtro-culinaires de l'imaginaire débordant du chef".
Comme beaucoup de "chiensfous" (de grands chefs ont reconnu l'être avant de "prendre du recul"), il y a un foisonnement de bonnes et de moins bonnes choses !!
LE PLAT à retenir sera forcément ce tentacule de poulpe, à pleurer, tant par sa cuisson magistrale que par sa superbe mise en scène gustative !!
Pour le reste, il y a des maladresses évitables, tant par la trop grande juxtaposition des saveurs, qui finissent par mortifier le(s) plat(s), que par certains assaisonnements à la précision du dripping d'un Jackson Pollock parkinsonien !!
Bref, ça bouillonne d'énergie, mais on est pas des cobayes non plus !!
Je trouve cela d'autant plus dommage que les produits sont beaux, la technique et les idées sont là, mais l'empressement et le côté parfois brouillon qui en découlent hélas aussi !!
On reste avec des souvenirs de "presque réussites" qui, dans notre raisonnement injustement binaire, vous font pencher la "balance de la satisfaction" du mauvais côté !!
Sans parler de l'acoustique insupportable quand la salle est pleine !!
Le service fut cohérent jusqu'à l'avant-dernier plat, carrément longuet en attendant le dessert (différent de celui de notre table voisine, sur la même formule !!).
Une tentative de discussion avec le chef, en fin de service, a donné lieu à la même chaleur de retrouvailles entre un ex-choriste et de son maître de chant à soutane aux organes très tactiles s'est soldée par une gêne (réciproque) d'un cuisinier qui n'avait pas envie de parler et d'un client qui s'est trouvé bien con de juste vouloir en savoir un peu plus sur ce dernier !!
Jolie et courte carte des vins "tendance-actuelle" (bio-machin tout ça) gérée par Jean-Philippe Morice (ex-Verre Volé et sommelier discret), à l'honnête coefficient (2,0 prix caviste) pour la victime du jour : Exilé 12 des Jousset...
* Plus sérieusement, une page du menu répertorie tous les producteurs (liquides et solides) sollicités, par leur prénom !!