Le Roscanvec
Bonjour à tous,
Quand le Roscanvec fête le premier anniversaire de son nouveau décor, Escapades décide de le célébrer.
Bon d'accord, c'est en cherchant des infos sur la toile que j'ai découvert ce scoop déjà tiède. Une table que je n'avais pas encore eu le loisir d'essayer. Un des derniers établissements de ma wishlist vannetaise (aucun rapport avec Women In the Senate and House).
Thierry Seychelles aligne un cv beau comme une cuisine Allmilmö.
Un passage chez Patrice Caillaut à Rochevilaine, quelques litres de transpiration chez Alain Passard, Alain Ducasse ou encore Pierre Gagnaire.
Installés depuis 2006 avec Sarah Kaczorowski, ils sont désormais 7 à œuvrer dans cette jolie bâtisse historique.
Un accueil tout sourire et très dynamique dans le hall, avant de découvrir une jolie salle aux tons sobres au premier niveau.
Cette dernière, un peu bruyante, abrite une petite quarantaine de couverts. La carte dévoile un premier menu à 30 € (au dîner), mais c'est le Menu Collection "hiver" (40 €) qui nous fait rapidement des oeillades.
Crème de lentilles et espuma de lard
Une mise en bouche chaude, bien sentie, puissante mais hélas un poil trop salée. La fleur de sel en surface me paraît en trop. La texture est malgré tout harmonieuse et douce.
Ris de veau et écrevisses en fin ragoût, jus de carapaces pressées au fumet de champignons des sous- bois.
Entrée choisie par la Miss. Un plat aérien, aux écrevisses justes saisies. Le fumet de champignons est remarquable, les ris bons selon la spécialiste (que je ne suis pas).
Langoustines en tortellini & champignons du moment, Bouillon de parmesan à l’huile de truffe noire.
Une verdure dispensable qui dissimule les délicieuses langoustines enfermées dans des tortellinis savoureux et fondants. Un bouillon dense, très parfumé, qui donne du volume et de l'épaisseur à l'ensemble. Le pain éponge efficacement ce jus truffé terrible.
Lièvre à la Royale selon Couteaux, tuile cacao et fine mousse de potimarron.
Un plat éphémère proposé en parallèle du "Lièvre cuit au sautoir, tuile cacao et fine mousse de potimarron".
Thierry Seychelles adapte la recette du sénateur Couteaux et sa préparation approchant les 48h00.
Un morceau d'une puissance et d'un moelleux rares, un jus équilibré entre sang et abats, qui me renvoie à l'exceptionnel lièvre de L'Auberge de Kerbourg goûté à l'aube des années 2000 (Bernard Jeanson a quitté les fourneaux il y a 3-4 ans).
Le mariage avec le cacao est cohérent, le potimarron donne le soupçon de douceur nécessaire à la préparation débridée
et cinglante du plat...
Lotte des côtes façon tatin, chapelure de cèpes et parfums de truffe blanche.
"Pour l’émotion avec laquelle on nous en parle depuis 3 ans", cette formule précède l'intitulé du plat, en l'occurence celui que j'ai choisi. La présentation est plutôt réussie (la rondelle de radis et le bouquet de verdure commencent à me fatiguer), et appétissante. La chair de poisson est un poil ferme, les autres éléments apportent heureusement du moelleux, la chapelure de cèpes explose en bouche. Y'a un peu du Velay dans ce plat !! Le jus est saisissant, un très joli plat...
Pré-dessert : mousse de mangue & bavarois chocolat blanc.
Frais, bien fait et bienvenu.
Pomme de terre violette dite "Kitamurasaki" en soufflé chaud, glace au sucre noir
Très joli soufflé au goût relativement neutre. C'est la glace qui pour le coup est intéressante. On y retrouve des notes de sucre candy, de pain d'épices et un côté "terre humide" étonnant.
Véritable Kouign-Amann aux pommes, glace au caramel au beurre salé à la fleur de sel de Guérande
Servi tiède, il s'avère délicieux et exécuté dans les règles de l'art. Extérieur croustillant, juste caramélisé, intérieur moelleux juste cuit. Un excellent Kouing-Amann. La glace est juste gâchée par la fleur de sel, là encore dispensable et bien trop présente sur le dessus de la quenelle.
Côté soif, un joli bottin, agréable à feuilleter, honnêtement garni, avec quelques fulgurances salivantes et des étiquettes rassurantes pour la clientèle prudente. Notre choix, pas très heureux mais toujours curieux, s'est arrêté sur un pinot noir alsacien 08 de Pierre & Audrey Mercklé.
Un échange très sympathique avec nos 2 serveuses, soucieuses de ne pas donner une atmosphère trop pompeuse à cette table.
Un exercice que j'imagine périlleux, avec la clientèle parfois coincée de ce type d'établissement.
La jeunesse de l'équipe (le doyen a 35 ans) explique aisément cette "joie du bien vivre".
En résumé, une cuisine à l'image du personnel, joyeuse et débridée, mais toujours sérieuse.
Il faudrait juste enlever cette increvable rondelle de radis et cette salade un peu fatiguée...
Le Roscanvec
17 rue des Halles
56000 Vannes
tél : 02-97-47-15-96